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Tout cela laisse présager que les avis des dirigeants divergent à ce sujet et que l’avenir du monde du travail, au lendemain de cette période sans précédent, reste encore flou. Entre présentiel et télétravail, le choix n’est pas toujours évident. Voyons ensemble leur chemin de pensées.
💡 Le saviez-vous ? Les salariés sont plus de 70% à vouloir continuer le télétravail après le confinement, de manière régulière (pour 32%) ou ponctuelle (41%), selon une enquête de CSA pour Malakoff Humanis (échantillon représentatif de 1010 salariés d’entreprises du secteur privé d’au moins 10 salariés), publiée le 6 mai 2020.
Une chose est sûre, que ce soit pour les entreprises comme pour les collaborateurs, les avantages de cette pratique sont nombreux :
〰️ Les salariés sont plus motivés, concentrés et donc davantage productifs. Ils parviennent parfois à mieux gérer leur temps de travail, l’organisation de leurs tâches : ce qui génère plus de confort et moins de fatigue. Le gain de temps lié à l’absence des trajets maison-boulot est un des principaux bénéfices amenant sérénité et économie dans leur nouveau quotidien.
〰️ L’entreprise diminue ses dépenses quotidiennes tout en voyant la productivité de ses salariés s’accroître à distance, elle améliore en plus de cela la Qualité de Vie au Travail de ses collaborateurs permettant d'allier bien-être et performance au profit de l'organisation.
〰️ L’environnement n’est pas épargné par les bienfaits du télétravail - une meilleure propreté des espaces publics, une diminution de l’impact carbone et donc une meilleure qualité de l’air (bénéfices amplifiés en temps de confinement).
Tous ces avantages amènent quelques dirigeants à favoriser le télétravail à 100%. C’est ce que l’on appelle aussi « travailler en remote » : un télétravail à temps plein, où les salariés arrivent à garder le lien - grâce aux outils digitaux sécurisés et de communication pour garder un contact avec les collègues et l'organisation - en venant rarement dans les locaux de l’entreprise, qui sont pour l'occasion réduits au strict minimum.
C’est le cas de la startup du Calvados Fizzer par exemple : ils témoignent d’ailleurs entre autres que cette pratique limite les frais fixes, ouvre de grandes perspectives de recrutement, de grandes capacités de flexibilité et surtout offre une nouvelle manière d’appréhender le monde du travail.
Les grandes entreprises ne sont pas mises de côté dans cette pratique également. Facebook et Google ont annoncé un télétravail jusqu’à 2021, d'autres entreprises comme PSA ont fait le choix quant à elles du télétravail à 100%, de manière permanente pour ceux qui le peuvent. Les salariés de chez PSA ont d’ailleurs témoigné leur inquiétude et leur désaccord quant à cette nouvelle norme, "54% des salariés sont favorables à du télétravail, mais plutôt deux ou trois jours par semaine, pas plus » déclare le délégué central adjoint de chez PSA, Benoit Vernier selon un sondage réalisé par la CFDT auprès de 3300 salariés.
Comme on a pu le voir précédemment, la pratique du télétravail a su prouver de nombreux bénéfices que ce soit pour le salarié, l’entreprise ou l’environnement. Cependant, travailler en présentiel représente également de nombreux bénéfices : l’ambiance de travail, des réunions physiques, une cohésion entre salariés, l'utilisation de tous les sens de la communication (formels et informels), la hausse des capacités de créativité et d’innovation, le sentiment d'appartenance à un collectif…
C’est pour cela que, selon un sondage réalisé par l’Association Nationale des DRH (ANDRH) et Boston Consulting Group (BCG), "huit DRH sur dix plébiscitent un modèle hybride mêlant présentiel et télétravail ». C’est d’ailleurs un modèle majoritairement choisi, à des rythmes qui fluctuent en fonction des entreprises. Selon Anne-Marie Van Rampaey, consultante en ressources humaines et management, "le télétravail peut devenir un problème s’il est pratiqué au-delà de deux jours par semaine".
Du côté des salariés, il s’agit d’un modèle en accord avec leurs attentes, selon une étude de BNP Paribas Real Estate, "32% des actifs sont favorables à un entre-deux : retourner en partie sur leur lieu de travail tout en conservant des jours de travail à distance. Parmi les motivations du retour au bureau : le souhait d’une reprise de l’activité de l’entreprise (38%), les conditions matérielles de leur lieu de travail (32%), mais aussi l’envie de revoir ses collègues après 2 mois à distance (31%)".
Le confinement aura également permis de voir émerger de nouvelles manières d’appréhender le présentiel. Alors qu’avant, pour de nombreuses entreprises, travailler dans les locaux était la norme indiscutable, la crise sanitaire a permis de changer ce courant de pensée en mettant en place un modèle hybride et en modifiant totalement la façon de pratiquer le présentiel.
Selon Monsieur Pascal Gilloury, group facilities director chez ESI Group, on assiste à une révolution du bureau, qui deviendrait un espace de socialisation et de collaboration : « Je crois que le bureau, en tant qu’espace de production, c'est complètement dépassé. Pour autant, le 100% télétravail je ne pense pas que ce soit une solution dans le sens où l'être humain c'est quand même quelqu'un de social qui a besoin d'interactions avec ses pairs. Je pense que l'avenir c'est le bureau qui doit devenir une espèce d'agora, un lieu d'échanges et de collaboration : où on vient pour des réunions, des échanges mais surtout où on ne produit pas. En conjuguant tout ça, je pense qu'on pourra avoir des salariés qui seront à la fois heureux parce qu'ils ont moins de contraintes dans leur vie quotidienne, mais qui ont le sentiment de bien appartenir à une équipe et d'oeuvrer pour un projet commun. ».
Dans le même sens, une étude de la BNP Paribas Real Estate montre que « pour 80% des personnes interrogées, le bureau servira à se parler et échanger. ». Tout cela conduira les entreprises à faire des économies en frais fixes, à repenser les espaces et à utiliser les locaux d’une manière totalement différente.
Tandis que certains tendent vers une pratique accrue du télétravail ou à un modèle hybride, d’autres dirigeants reviennent au fil des semaines vers un présentiel total, un retour à la normale… du moins à la normale d’avant. Dans toutes nos recherches, on se rend vite compte que ce qui est applicable dans un contexte, c’est-à-dire le télétravail en temps de crise, n’est pas forcément applicable dans un autre. Certains se sont sentis forcés à aborder le télétravail et n'en ressortent pas grandi, ou du moins ont surtout appris que cette pratique n'était pas faite pour eux.
Alors que la pratique du télétravail pendant le confinement en a convaincu plus d’un, certains restent encore réticents et sur leurs gardes. Entre idées reçues et retours négatifs suite à cette expérience, certains dirigeants ont donc fait le choix d’un retour dans les locaux pour tous, à 100%.
On peut même parler de conservatisme managérial : c'est-à-dire la volonté de la part des dirigeants de voir revenir leurs salariés dans les locaux et à diriger de façon classique. Ces derniers continuent de penser que travailler à distance équivaut à mal travailler et surtout qu’il est difficile d’apprécier le travail effectué par un collaborateur de chez lui.
Un sondage réalisé aux Etats-Unis par Globant auprès de 900 cadres supérieurs, amènent à se poser des questions quant à la productivité des salariés en télétravail. En effet, « 49 % des répondants constatent ainsi que leur production n’a pas été la même qu’en temps normal », ce qui remet en cause quelques études à ce sujet dans le monde.
En effet, plusieurs difficultés émergent de la pratique du télétravail : les nombreuses distractions qui se trouvent à la maison (la télévision, le dîner à préparer, la machine à laver à lancer…), la difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle (enfants, conjoint, absence d’espace de travail attitré...), une mauvaise gestion du travail amenant de nombreux collaborateurs à travailler le soir et parfois tard…
D'autant plus que, du côté des entreprises, même si les dépenses quotidiennes de ces dernières diminuent dans les locaux, le télétravail amène en contrepartie plus de dépenses liées à l'informatique par exemple.
Autant de raisons qui poussent donc certaines entreprises à se rendre compte que le télétravail n’apportait aucun bénéfice aux salariés, ou du moins que les inconvénients prenaient une trop large place face aux avantages. Une telle expérience forcée leur a permis d'essayer le télétravail et de savoir qu'il ne s'agissait pas d'une pratique qui leur convient.
Le télétravail ne date pas de la crise du Covid-19, loin de là. Certaines entreprises l’ont d’ailleurs largement testé lors des périodes de grèves récurrentes ou pour des raisons multiples en accord avec les salariés. On remarque que le principal frein lié au télétravail est l’isolement, or, des alternatives peuvent permettre de pallier cette difficulté. Elles allient gain de temps de transport et diminution de l’impact carbone : de quoi ravir les salariés, l’entreprise et l’environnement.
Et si le coworking devenait le compromis idéal entre retour au bureau et télétravail ? Les espaces de coworking et les tiers lieux étaient de base destinés aux travailleurs indépendants qui n’avaient pas de bureaux, et servaient justement à rompre ce sentiment d’isolement. Depuis quelques années, le télétravail étant fortement répandu, ces tiers-lieux ouvrent leurs portes à d’autres profils de travailleurs.
Ces lieux respectant scrupuleusement les normes d’hygiène, au même titre que les entreprises, représentent une alternative idéale au bureau, lorsque le besoin de socialisation se fait ressentir. Bien entendu, cela n’empêche pas de retourner dans les locaux, mais ça permet d’économiser le trajet domicile-travail, souvent très long, notamment dans les grandes villes. Une ambiance de bureau, une véritable coupure entre espace de travail et vie personnelle et de nouveaux échanges avec des personnes que l'on aurait jamais rencontré avant. Autant de bénéfices qui conduisent de nombreux télétravailleurs à rejoindre ces lieux. Le coût à la journée n’est pas forcément excessif, une aubaine pour les petites entreprises au budget limité.
Autre alternative à concevoir : ce sont les bureaux de passages internes à l’entreprise qui sont délocalisés. Cette pratique est souvent utilisée dans les grandes villes comme Paris, permettant de mettre à disposition, en interne, des bureaux aux salariés aux quatre coins de la ville afin que ces derniers aient moins de trajet à faire à partir de leur domicile.
Concernant le coût, bien entendu un loyer coûte plus cher qu’un espace de coworking, cependant les bureaux loués en périphérie des grandes villes coûtent, sans aucun doute, moins chers qu’en plein centre-ville. La hausse de la qualité de vie au travail (QVT) étant incontestable dans de telles circonstances, et les coûts liés au mal-être au travail étant très élevés en cas de mauvaise QVT, cette alternative reste privilégiée à ce jour par quelques entreprises de grandes villes.
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Au final, on se rend vite compte que les avis divergents en fonction des entreprises, des dirigeants et des salariés. Chaque personnalité étant unique, chaque personne a des envies et des besoins différents qui se répercutent sur leurs choix. Le télétravail que l’on connaît en temps de crise n’a pas toujours été vécu positivement par les salariés. D’une part parce qu’il a été mis en place (trop) rapidement, compte tenu de la crise sanitaire, et d’autre part car il a été expérimenté dans des conditions anxiogènes et exceptionnelles.
Une chose est sûre, la crise a changé le monde du travail et les entreprises ont tout intérêt à investir grandement dans l’environnement de travail.
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Mais selon vous, le télétravail a-t-il une place dans l’avenir du monde du travail ? Et comment le mettre en place efficacement en entreprise ? Plutôt team télétravail, présentiel, modèle hybride ou solution alternative ?
Ce qu'il faut retenir :
✅ La pratique du télétravail présente tant des avantages que des inconvénients.
✅ Certains choisissent du télétravail à 100%, le modèle hybride, du 100% présentiel ou bien des solutions alternatives.
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